Qu’il soit macro (tel un pays), méso (tel un département) ou micro (l’espace de vie), le lieu de vie et de scolarisation pré-structure les cheminements possibles d’existence, à la fois par sa matérialité (infrastructures, constructions, objets...), par les politiques publiques y prenant place, par les ressources et contraintes sociales et culturelles (effet de site), par l’incidence de la composition sociale en termes de dynamique relationnelle et d’appropriation (effet de composition), par les rapports sociaux qui s’y constituent (effet de structure). L’aménagement de leur espace de vie, la qualité du logement et des équipements scolaires et extrascolaires, les caractéristiques de la population, les relations qui s’y développent, ainsi que les représentations et les perceptions de ces différents aspects, influencent les itinéraires des enfants et des jeunes. Pour certains d’entre eux, les difficultés matérielles ou culturelles d’accès à un établissement de formation et aux structures socio-éducatives, la faiblesse des activités extrascolaires, le manque de ressources au sein du foyer et dans son environnement proche, limitent fortement les parcours possibles. Néanmoins même face à des voies très contraintes, l’acteur n’est pas passif et conserve une capacité d’action et de décision qui orientera pour partie son parcours, et cela même s’il n’anticipe pas l’ensemble des effets de ces actes et de ces choix. Une approche en termes de parcours permet ainsi de prendre en compte les cheminements construits par les actions et les subjectivités des acteurs dans des cadres à la fois habilitant et contraignant leur insertion spatiale-sociale- temporelle. Cette perspective m’a amenée à porter le regard vers ces moments déterminants des parcours que sont les périodes de l’enfance (partie I), de la transition en fin de 3è (partie II) et des études pour cerner leurs pré-structurations socio-spatiales (partie III).