Parce qu’elles ne comptent qu’un seul actif et qu’elles sont très largement féminines, les familles monoparentales connaissent deux fois plus souvent que l’ensemble des familles avec enfants des situations de pauvreté. En positionnant l’analyse territoriale de la pauvreté de ces familles à la croisée des débats théoriques et de l’analyse cartographique, Raymonde Séchet, Olivier David et Philippe Quentin signent, pour l’Observatoire, une contribution inédite qui permet de dégager le rôle de l’articulation entre données spatiales et facteurs structurels. Les taux de pauvreté observés au niveau des zones d’emploi mettent en évidence le cumul de situations défavorables dans certaines régions. Les plus touchées se situent sur le littoral méditerranéen, le Nord-Est, ainsi que dans une diagonale allant de l’Aquitaine à la Lorraine.
Ces disparités sont fortement corrélées à la part des familles monoparentales comptant 3 enfants et plus et surtout aux écarts dans les taux d’activité. La pauvreté est à la source de processus de marginalisation spatiale. Les familles monoparentales sont pour les deux tiers d’entre elles locataires, notamment dans le parc Hlm et disposent moins fréquemment que les autres d’une voiture. Elles sont de ce fait souvent isolées. La fréquence des difficultés scolaires rencontrées par les enfants de ces familles est une autre expression de leur vulnérabilité.